La nuit industrielle, futur biennale ?
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- Publié le mercredi 2 octobre 2013 00:00
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La nuit industrielle, futur biennale ? |
Plébiscitée, malgré la complexité de son organisation, cette manifestation unique en France, déroulée entre Martigues et Port-de-Bouc, devrait être reconduite d'ici deux ans. Le souhait en ce sens est unanime. Remettre ça donc. C'est, depuis le début de la candidature pour être capitale européenne de la culture, l'une des ambitions affichées par tous les acteurs. Faire de cette année un commencement, pas une fin. Mais, s'il sera assez facile de confier demain un autre projet artistique à la compagnie Ilotopie ou au Groupe F, ce n'est pas une mince "Si on doit refaire ce type de soirée, il faudra plus de sites industriels ouverts", estime en tout cas Florian Salazar-Martin, l'adjoint martégal à la Culture, qui a beaucoup oeuvré afin que cette Nuit Industrielle figure bien au programme de MP2103. "Quand on a proposé cette idée de visites artistiques au sein des usines à l'association, on nous a répondu qu'on n'y arriverait jamais, qu'il n'était pas possible de travailler avec ce type d'entreprises, surtout sur le plan de la culture. Résultat : il est normalement interdit que des autobus de ville, comme ceux utilisés samedi soir, puissent traverser des sites comme le complexe pétrochimique de Lavéra, potentiellement l'un des plus dangereux d'Europe, qui plus est de nuit. Eh bien, ce soir, nous l'avons fait", apprécie l'élu.
Ensuite parce qu'en tant que vice-président de la CCIMP, délégué à la mission "Territoire" de Martigues-Istres, il a énormément contribué à l'ouverture de ces usines normalement inaccessibles au grand public. Surtout Lavéra et ArcelorMittal à Fos, figurant parmi les 18 sites classés Seveso du secteur. Tous ont pu aussi compter sur l'investissement de Martine Le Ster, responsable communication de la société Pétroinéos, qui ne cachait pas non plus sa satisfaction : "Quand nous avons rencontré la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement pour convenir ensemble du périmètre accessible, j'avais prudemment prévu un circuit minimal car je ne pensais pas pouvoir en faire un aussi long.
Un challenge que Bertrand Bossard, sur le plan artistique, aura aussi su relever avec ses "visites déguidées" associant un binôme de comédiens aux anonymes dans les bus. Un concept initié à Paris, au lieu culturel le CentQuatre : "C'est dès 2008 qu'Annette Breuil (Ndlr : désormais ex-directrice du théâtre des Salins puisqu'officiellement à la retraite depuis hier) m'a amené voir de nuit et de l'extérieur les usines de Lavéra, en me disant qu'elle voulait faire quelque chose d'artistique autour de ces lieux et qu'elle avait envie que ce soit avec moi. Puis est venu le temps de MP 2013 et je me suis retrouvé au programme de la "Nuit Industrielle". Pour autant, je n'oublierai jamais la fois où je devais téléphoner à Martine Le Ster pour préparer les visites. Elle parlait bas et m'a dit : "Bertrand, je vous rappelle plus tard car là, nous sommes confinés, il y a une alerte gaz." Ce jour-là, je me suis dit : eh bien, c'est pas gagné ! Et aujourd'hui, ça y est !" Si les autorisations, les financements et les partenariats sont donc de la partie d'ici à 2015, il pourra en tout cas |